L’auteure française de best-sellers revient avec son nouveau roman, Le Rossignol ( publié par les éditions Albin Michel ). Poétique et émouvant, ce récit délicat révèle une plume où chaque mot est soigneusement choisi. Inspirée par les Chanteurs d’oiseaux et la Baie de Somme, Anne-Gaëlle Huon narre une histoire d’amitié et de rivalité dans une nature mystique. À l’occasion de cette sortie, CaféLitté a rencontré l’auteure.
Anne-Gaëlle, pourriez-vous nous présenter votre dernier roman et nous expliquer pourquoi vous avez choisi les Chanteurs d’oiseaux et la Baie de Somme comme décor extraordinaire pour cette histoire ?
Le Rossignol est avant tout une histoire d’amitié profonde entre deux petits garçons, une amitié indéfectible où ils se promettent de rester liés quoi qu’il arrive, une véritable promesse d’enfance. Cette histoire, qui me hantait depuis longtemps, se déroule dans la Baie de Somme, en Picardie, une volière à ciel ouvert. Je cherchais un cadre pour cette histoire qui habitait déjà mes pensées depuis un certain temps, et j’ai été inspirée par un spectacle à Paris où deux hommes imitaient des oiseaux. Ces hommes m’ont rappelé les deux petits garçons qui habitaient déjà mes pensées.
J’ai donc décidé de visiter la Baie de Somme pour voir comment cela pourrait s’intégrer. La baie est un paysage éphémère, constamment remodelé par la mer qui recouvre chaque jour le sable et les lieux. Ce territoire éphémère faisait écho à celui de l’enfance, et je voulais vraiment aborder ce thème dans ce livre, ainsi que les promesses que l’on se fait et parfois que l’on ne parvient pas à tenir.
L’enfance est faite de promesses qu’on passe une vie à trahir.
Le Rossignol
Ainsi, ces deux petits garçons se retrouvent trente ans plus tard, et le roman explore le mystère de ce qui a pu se passer entre eux. Comment ces deux adultes qu’ils sont devenus parviendront-ils à rester fidèles aux enfants qu’ils étaient ? C’est le véritable sujet du roman.
Le Rossignol explore les promesses de l’enfance et la manière dont nous restons fidèles à nos rêves, ainsi que les défis auxquels font face ceux qui peinent à trouver leur place dans ce monde.
Comment décririez-vous votre style d’écriture ?
Je conçois mes romans comme je souhaiterais les lire moi-même. Étant une lectrice impatiente, j’apprécie un rythme rapide, une approche qui reflète notre époque où beaucoup regardent des séries et vont souvent au cinéma. En tant que scénariste, je construis mes récits avec des chapitres courts, une tension constante, des mystères et des révélations progressifs. C’est ce dynamisme narratif qui, comme dans une série captivante, maintient l’intérêt du lecteur tout au long du livre.
Quel auteur ou quelle œuvre a inspiré votre plume pour le Rossignol ?
Un livre a profondément influencé mon écriture pour Le Rossignol. Il s’agit Des diables et des saints de Jean-Baptiste Andréa. Ce roman m’a émue par sa construction narrative et la sensibilité de son écriture. L’histoire, racontée à la première personne par un vieux monsieur jouant du piano dans une gare, explore avec poésie et émotion l’amitié et l’enfance, malgré les moments dramatiques.
Ce que j’admire particulièrement chez Jean-Baptiste Andréa, c’est sa plume poétique et fluide qui transmet des images touchantes sans en faire trop. En tant que scénariste, j’apprécie également son talent pour construire des histoires structurées et captivantes, comme un film qui vous emporte à chaque chapitre.
Pour moi, Jean-Baptiste Andréa représente l’un des meilleurs auteurs de notre époque. En écrivant Le Rossignol, ce livre a été un guide rassurant, et j’ai rendu hommage à son influence en citant une partition musicale en exergue, à l’instar de ce qu’il a fait avec Beethoven dans Des diables et des saints.