Le mistral, le soleil, les couleurs raffinées,
Le rose omniprésent et le vert illuminé,
Les victimes de la mer, la demeure impériale :
Une mosaïque étrange, complexe mais banale.
Derrière – « Désordre » : des arcs qui se chevauchent,
Cherchant l’harmonie dans ce monde vide et moche.
Rebelle et insoumis, observant les marins,
Mon esprit vagabonde dans la ville phocéenne.
J’ai quitté Erevan, je me sens démunie,
Dans cette ville nouvelle, immense et incomprise.
Étrangère à moi-même, je suis en décalage,
Loin de ma langue, de mes anciens paysages.
Cet éloignement rime avec bouleversement,
Les images défilent, rompant brusquement
Le fil de mon enfance et de ma ville natale.
Cette cassure s’avère destructrice et fatale.
Hors du temps, hors de l’espace, je vais, je reviens,
D’une langue à l’autre, floue, inespérément.
C’est dans cet espace vide que j’accède aux mots,
C’est dans cet espace vide que je recherche mes rôles.