Journaliste depuis 30 ans, grand reporter Fabrice Hodecent a couvert, tout au long de sa carrière, plusieurs éditions du Vendée Globe, cette fameuse course à la voile, autour du monde, en solitaire et sans escale. Après avoir recueilli 30 témoignages précieux, 123 documents et 100 photos inédits, ce grand passionné des aventures humaines décide d’aller au-delà des médias et de raconter les coulisses de la course dans un livre illustré, destiné au grand public : Ainsi naquit le Vendée Globe.
Un bateau et un humain pour un tour du monde sans escale et sans asisstance, le Vendée Globe a fasciné des millions de personnes dans le monde. Mais il a été souvent médiatisé et politisé, reléguant ainsi sa dimension humaine au second plan. Passionné par les aventures humaines, Fabrice Hodecent décide d’apporter sa plume pour mettre en mots et en scènes les souvenirs de l’ex-coureur et de l’arbitre national Didier Planson, dont des milliers d’archives personnelles deviennent la base d’Ainsi naquit le Vendée Globe. « C’était un sujet que je connaissais déjà en tant que journaliste, je connaissais particulièrement bien le milieu. J’avais fait de nombreuses interviews de marins. Mon objectif était d’apporter une vraie version de l’histoire du Vendée Globe, dont la légende s’est au fil des ans quelque peu galvaudée… Je voulais retablire la vérité, étayée à la fois par des documents inédits de l’époque, mais aussi par une trentaine de témoignages des vrais héros de cette grande aventure, de ceux qui ont permis d’aller s’amuser sur l’eau », nous raconte l’auteur.
123 documents et 100 photos inédites : Fabrice Hodecent avait une énorme quantité d’archives à sa disposition. Donc, sa première démarche était la documentation : « D’abord il m’a fallu trier toutes ces archives et examiner tous les documents un par un pour comprendre ce qu’ils représentaient et comment les utiliser. Ensuite il fallait retrouver les personnes qui étaient là à l’époque. Ils étaient assez âgés, entre 70-90 ans, et c’était aussi un problème de les interviewer. Mais j’ai réussi à avoir 30 témoignages qui se sont ajoutés à mes documents. C’était très difficile de trouver un moyen pour associer le tout pour le rendre lisible, car il s’agissait d’un livre destiné au grand public plutôt qu’à un article journalistique spécialisé. Enfin, je me suis enfermé presque trois semaines dans une maison en pleine campagne pour faire le point. J’ai mis tous mes documents par terre dans la pièce que j’occupais et j’ai commencé à les classer par thématique. Je faisais des allers-retours dans ma tête entre les documents et les témoignages pour comprendre comment construire le livre. Toutes ces trois étapes, à savoir la collecte des archives, la réalisation des interviews, la construction du livre et l’écriture proprement dite, ont demandé un total de 8 mois de travail. C’était le pire cauchemar de ma vie ( rire ) ».
Que ce soit un article de presse ou un livre, je me guide par trois principes fondamentaux : écrire pour être lu , maintenir une honnêteté éthique et être utile à la société.
En lisant Ainsi naquit le Vendée Globe, on a l’impression d’avoir entre les mains un grand journal : chaque chapitre est autonome, chaque page contient des documents, des illustrations, des photos légendées. « C’était mon objectif de faire un livre aussi original dans sa composition, puisque le lecteur peut y picorer dedans grâce à ses multiples entrées de lectures. J’ai décidé de faire des chapitres thématiques, à longueur variable, pour que le lecteur puisse prendre par n’importe quel bout et lire une histoire complète. J’ai adopté cette approche pour une flexibilité de lecture. Ainsi, le lecteur aura la possibilité de choisir un chapitre qui l’intéresse à un moment donné. En ce qui concerne les illustrations, étant donné que notre objectif était d’apporter la vraie version de l’histoire du Vendée Globe, il était primordial d’argumenter et de prouver tous nos propos. Donc, chaque fois qu’on annonçait quelque chose, on s’assurait d’avoir un document ou une photographie pour mettre en face comme preuve. On a beaucoup travaillé sur cette notion de preuve», explique Fabrice Hodecent.
En termes de forme, l’auteur a adopté dans Ainsi naquit le Vendée Globe, une approche journalistique. Cependant, de temps en temps, il a intégré des éléments littéraires dans le contenu du texte. Cette combinaison lui permet d’allier l’aspect informatif du journalisme à des éléments créatifs et artistiques. « J’ai essayé de raconter des anecdotes, faire un petit peu d’humour afin de rendre l’histoire accessible au grand public. J’ai aussi cherché à donner une dynamique à mon écriture, en essayant de transmettre l’univers de la mer, des marais et des embruns. Je voulais créer un rythme semblable aux vagues. C’est pourquoi j’ai opté pour un style d’écriture tonique. Mais je n’ai pas enjolivé ou enrobé les choses pour rendre l’histoire présentable. Il y a des artifices d’écriture mais ça existe aussi dans le journalisme. Les 30 interviews étaient extrêmement précieuses. Que ce soit un article de presse ou un livre, je me guide par trois principes fondamentaux : écrire pour être lu ( donner de l’information, mais ne pas être simpliste non plus), maintenir une honnêteté éthique et être utile à la société. »