Mon maître et mon vainqueur

Tu verras, mon amour, viendra le jour funeste
Où l’amour, mon amour, cet amour un peu fou,
Qui mérite à lui seul une chanson de geste,
Laissera, mon amour, un grand vide entre nous.

Et nous qui nous aimons d’amour comme l’atteste
Tes lèvres à présent dans le creux de mon cou,
Nous nous fuirons l’un l’autre comme on fuit la peste,
Nous qui l’un pour l’autre avions une faim de loup.

Tu feras à mon nom une moue manifeste,
J’aurai dans la bouche comme un arrière-goût,
En prononçant le tien amer et indigeste,
Et serai parcouru d’un frisson de dégoût.

Qu’ y peut-on, mon amour, si l’esprit se déleste
Des plus beaux souvenirs quand l’amour se dissout ?
Car l’amour, mon amour, est comme un plimpeste,
On écrit là-dessus, puis on efface tout.

François-Henri Désérable

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